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Notre principale zone d’intervention : le plateau Koukouya

Le plateau Koukouya est en train de subir une désintégration rapide de ses fondements culturels.  Traditions, croyances, usages qui ont toujours cristallisé le peuple Téké au fil des âges se diluent dans une société sans “âme” et sans “repère”.   Il y a trente ans, avant la construction de la route Ngo- Djambala-Lékana en 1985, les paysans pouvaient vivre dans leurs villages et y trouver plaisir. Le voyage Lekana -Brazzaville se faisait en trois semaines maximum selon la saison. L’exode rural était ainsi un phénomène ralenti, seul les familles nantis pouvaient se donner le luxe de payer un billet aussi cher pour se rendre en ville. La période des grandes vacances scolaires (juin-octobre) était ressentie comme un moment d’attractivité démographique dans les villages, enfants et petits-fils attendaient ce moment pour rendre visite aux parents dans les villages. C’était en même temps la période de la saison sèche avec des routes plus ou moins accessibles.

Avec l’arrivée de la route, le voyage qui se faisait en trois semaines était effectué le même jour et le coût du voyage revu à la baisse. Cela a amplifié le phénomène d’exode rural jusqu’à ce qu’il devienne explosif. L’arrêt des projets qui autrefois organisaient la production et la commercialisation des produits agricoles, a incité le départ massif des populations. Le projet « village- centre de Lékana » a formé des mécaniciens, des chauffeurs, des magasiniers, conducteurs d’engins. Mais, à la fin du projet, aucun parc automobile ne pouvait retenir le chauffeur, aucun atelier mécanique ne pouvait retenir le mécanicien. Au final, ce sont des villages qui se sont vu vidés de leurs forces vives.

L’Action politique, un autre facteur de fragilité

Le District de Lékana est une localité fragilisée par des pratiques politiciennes. Sa particularité par rapport aux autres localités du pays c’est d’être une circonscription électorale longtemps le théâtre des batailles législatives très violentes ayant opposées deux poids lourds du pouvoir de Brazzaville, détruisant au passage le « vivre ensemble » dans les villages. Les villageois ont été dépouillés de leur dignité, poussés à des querelles fratricides inutiles et exposés à la mendicité chronique, à cause des « distributeurs » de la facilité qui ont inhibés l’effort des populations pour les travaux champêtres.

Il suffit de voir comment le village cours à l’arrivée d’un étranger que celui-ci soit politicien ou pas, pour appréhender la misère psychologique qui acculture et honte la paysannerie.

Aujourd’hui, l’heure est au calme, à la reconstruction, après qu’un des figures politiques soit retiré de la seine politique.

Cependant, les populations ont perdu tout le sens de l’initiative collective. Nous avons constaté avec regret la dégradation de plus de 150 citernes d’eau impluvium don de la coopération Allemande des années 1990(projet hydro-plan), dans une localité exposée à de graves pénuries d’eau pendant la saison sèche.

Dans un territoire marqué par la faiblesse des institutions décentralisées, notre contribution a été de proposer en 2015 lors du diagnostic territorial, la mise en place d’un organe pour la promotion du développement local qui doit représenter les forces vives de la société civile en coopération avec les autorités, mobilisant compétences, personnes ressources, associations, réseaux à l’intérieur et à l’extérieur.

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